Portrait d’Hélène, une de nos supers Vrac’n Women
Vrac’n Roll part à la rencontre d’Hélène Causse : une de nos supers Vrac’n Women. Nous vous présentons aujourd’hui son parcours depuis 2008. De son implication dans l’association Art Gens, à la création de sa propre activité (Efemera) lancée depuis 2012.
Expliquez-nous l’association ART GENS
J’ai travaillé au sein de l’association Art Gens depuis 2008. L’association avait pour but de revaloriser des déchets avec une approche créative. Nous avions constitué une déchethèque : nous récupérions chez des entreprises partenaires des déchets industriels récurrents type chutes de tissus, de cuir, bâche publicitaire, moquettes… À partir de cela, nous inventions des objets de décoration, des bijoux, des accessoires de modes. Ces objets étaient fabriqués en interne, par des créateurs locaux ou par des personnes en situation de handicap en ESAT pour la couture par exemple. Ensuite les créations étaient vendues dans une boutique ou sur des salons.
Une autre mission d’Art Gens était de proposer des ateliers pour apprendre aux personnes à créer eux-mêmes leurs propres objets avec de la récup’. Les ateliers se tenaient soit dans notre atelier de couture, soit sur des événements ou dans des écoles.
Site de Art Gens ICI
L’association Art Gens n’existe plus depuis fin 2011. Plusieurs structures ont pris le relais :
- L’association Frich’market (pour la déchethèque) à la friche Lamartine/ 28 rue Lamartine, Lyon 3
- La Fée Crochette et ses fleurs recycleuses
- Les recyclowns
- Efemera
Aujourd’hui, quelle est ton activité principale ?
Je suis travailleuse indépendante et j’ai créé mon activité : Efemera. J’ai repris la partie animation d’ateliers. J’aime animer des ateliers lors desquels les participants se rendent compte qu’ils peuvent créer eux mêmes de belles choses à partir de déchets. Dans notre société de consommation, nous sommes plus incités à acheter des objets pensés pour nous, déjà tout faits, prêts à être utilisés-jetés. Cela laisse peu de place à notre part créative. Or je suis convaincue que chacun a une capacité créative qui ne demande qu’à se développer…
Si nous participons à un de vos ateliers, on repart avec nos créations ?
Je propose 2 types d’ateliers :
- Dans certains ateliers ponctuels, les participants repartent avec leurs propres créations comme des bijoux ou ceintures en chambre à air de vélo.
- Lors d’autres projets, j’invite les groupes à faire ensemble une œuvre collective, donc là les gens ne repartent pas avec un objet, mais plutôt avec le souvenir d’une expérience positive (en tout cas, je l’espère), un moment créatif et convivial. J’aime beaucoup les installations sur l’espace public. Ce qui est produit appartient à tout le monde et à personne. Par exemple pour la fête des Lumières, nous avons fait une installation dans la rue, les « écoluminions », où nous avions créé des luminions avec de l’huile de friture filtrée et de la cire végétale. Nous avons coupé des bouteilles de verre en deux pour réaliser les contenants des luminions. La 1ère année, nous avons créé 500 bougies, puis 2000 la 2ème, avec des écoles, des habitants, une maison de retraite… Nous avons ensuite dessiné une spirale, un labyrinthe au sol avec la lumière des bougies, de grandes œuvres collectives, simplement faites par les habitants et pour les habitants. On peut faire des gestes chacun de son côté, c’est le premier pas. Coopérer est plus exigeant, mais l’impact est plus grand. Comme dans les enjeux environnementaux ou sociétaux.
Comment participer aux ateliers d’Hélène ?
C’est à la demande, j’interviens sur des événements, pour des associations, des collectivités ou pour des événements d’entreprises. Je n’anime plus d’ateliers pour les particuliers pour l’instant.
Et tu as animé en 2017-2018 au défi Zéro Gaspi sur Vénissieux, peux-tu nous expliquer en quelques mots ?
J’étais mandatée par la métropole de Lyon pour accompagner des familles volontaires pour réduire leurs déchets. Le 1er mois, nous avons mis en place un diagnostic, c’est-à-dire qu’elles pesaient leurs déchets et regardaient ce qu’il y avait dans leurs poubelles. Puis nous avons organisé une série de rencontres et d’ateliers afin de partager des bons plans et astuces pour diminuer ses déchets au quotidien : composter, faire la fête sans gaspiller, fabriquer sa lessive, acheter en vrac…
Ce défi va-t-il se réitérer ?
Nous allons faire un bilan prochainement avec la métropole de Lyon sur cette expérimentation. J’espère que d’autres défis similaires pourront fleurir et se déployer sur d’autres territoires.
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